SARKOZY PEAUFINE SA POSTURE DE PRÉSIDENT-CANDIDAT

Le président de la République a réuni 8,3 millions de téléspectateurs, jeudi soir, sur TF1.Soucieux de se montrer proche des gens, il n'a pas évité tous les pièges de l'émission.

Quel était l'objectif recherché ?
Au plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy s'est lancé dans une opération de reconquête de l'opinion. L'émission de jeudi soir en était l'une des étapes. Il s'agissait de « relancer la machine, à un an de l'élection présidentielle », selon Arnaud Mercier, professeur d'information et communication à l'université Paul-Verlaine de Metz.   (...)

Cet « exercice de proximité » n'est évidemment pas désintéressé : « La formule permet d'améliorer l'identification des téléspectateurs avec ceux qui posent des questions, indique Arnaud Mercier. Quand Nicolas Sarkozy répond à l'un de ses interlocuteurs, c'est comme s'il répondait à l'ensemble des Français. ».

La formule a un autre avantage. « Elle est sans danger pour le Président. Il peut asséner des contre-vérités en étant certain de ne pas être contredit. Les gens en face ne sont pas assez techniciens pour lui répondre. Ils sont trop respectueux et encore plus déférents que ne le sont les journalistes. »

Le but a-t-il été atteint ?

L'émission de TF1 a montré ses limites. « Les journalistes sont en retrait et il n'y a pas de spécialistes sur le plateau, constate Aurélien Le Foulgoc. C'est le citoyen profane qui pose des questions, mais il n'est pas rodé à l'exercice. Il ne peut pas aller au bout de son questionnement. Il peut difficilement réagir. Les réponses sont souvent décevantes, parce que vagues. »   (...)   

Reste que Nicolas Sarkozy a réussi à apparaître apaisé. C'était calculé. « Depuis un an, il essaie d'effacer le côté bling-bling et l'image du président hyper-actif qui intervient partout. Jeudi soir, il s'est montré calme, posé, humble même. Il n'a pas arrêté de reconnaître ses erreurs et de s'excuser. »   (...)

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