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la Cagouille Enchaînée
6 mars 2011

LE VIADUC DE L'ESTUAIRE DE LA CHARENTE FÊTE SES VINGT ANS

Il y a vingt ans, jour pour jour, le pont du Martrou sur l'estuaire de la Charente était mis en service. C'est le plus jeune et le plus fréquenté (déjà 210 millions de passagers) des quatre grands ponts de Charente-Maritime. Et le péage y a été supprimé

Si le pont du Martrou est moins foulé par les Porsche ou les Jaguar que son grand frère de l'île de Ré, il est en revanche trois fois plus fréquenté. Totalement gratuit depuis 2003, le viaduc de l'estuaire de la Charente fête donc aujourd'hui ses vingt ans. Une paille à l'échelle de l'histoire des franchissements du fleuve, mais un bail symbolique pour cet ouvrage à quatre voies qui a révolutionné le trafic vers Royan et l'île d'Oléron.

Avec une fréquentation moyenne de 30 000 véhicules chaque jour - et bien plus l'été venu - l'affaire fut pourtant longtemps l'objet d'une polémique. Gratuit pour les Charentais-Maritimes mais payant pour tous les autres, l'usage du viaduc provoquera bon nombre de procédures juridiques jusqu'à la démolition de sa gare de péage à l'hiver 2003.

Initialement annoncée pour 2011, la gratuité aura donc été sensiblement anticipée grâce un investissement de 300 millions de francs remboursé plus vite qu'attendu. Ce qui ne manquera donc pas aujourd'hui de faire pâlir d'envie les militants de la cause rétaise. « Oui, le pont de l'île de Ré sera à son tour remboursé au 31 décembre de cette année, mais une écotaxe va être mise en place car le contexte est bien différent », expliquait hier Jean-Louis Frot, premier vice-président du Conseil général.

Bientôt un check-up géant

Si l'idée de construire un pont bas, forcément moins onéreux, fut un temps envisagée, le trafic maritime imposa vite un édifice culminant 37 mètres au-dessus des plus hautes eaux, soit assez pour ne pas condamner l'accès des cargos aux ports de Rochefort et de Tonnay-Charente.

Long de 1 133 mètres, ce viaduc construit par Bouygues avait à l'époque pris le relais du contraignant - et depuis disparu - pont à travée levante (lire ci-contre), lui-même héritier de l'indéboulonnable Transbordeur désormais classé monument historique.

À titre de comparaison, le prestigieux ouvrage à nacelle de l'ingénieur Arnodin ne pouvait transporter que 600 véhicules par jour lors de son inauguration en 1900. Ce qui fut pourtant longtemps considéré comme gigantesque. « On comprend mieux pourquoi le viaduc du Martrou sera un événement majeur en terme d'aménagement du territoire, pour la première fois il n'y avait plus de rupture entre les deux rives de la Charente », insiste Jean-Louis Frot.

Et pour la dernière fois en 1991, les salariés du Pays rochefortais purent invoquer les bouchons du pont à travée levante pour justifier leur retard à l'embauche.

Bien que toujours aussi solides sur ses ergots, l'ouvrage aux 6,5 millions de tonnes de béton subira au printemps, et comme tous les neuf ans, un bilan complet. « Une équipe de quatre personnes passera plusieurs semaines à l'inspecter de fond en comble », explique un technicien.

« Toutes les fissures seront relevées, et nous irons jusqu'à l'inspection du moindre lampadaire », explique un technicien. « Mais, depuis sa mise en service, seuls quelques câbles ont été ajoutés pour limiter les vibrations. »

Seul bémol, la place accordée aux rares cyclistes osant emprunter le pont parmi les camions. Entre courage et inconscience, ceux-ci ne disposent en effet que d'une vague et étroite bande de bitume à peine matérialisée. 

   SUDOUEST.fr   

  

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