Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
la Cagouille Enchaînée
31 mars 2011

LES PROXÉNÈTES PLAÇAIENT DES COLOMBIENNES EN CHARENTE - "LES PROSTITUÉES TGV"

31 mars 2011 | Mis à jour | 07h17   Ismaël Karroum

Un couple de Carcassonne a été mis en examen pour proxénétisme. Il faisait travailler des filles dans des hôtels angoumoisins.

Un couple de Carcassonne a été interpellé en début de semaine puis mis en examen pour «proxénétisme» dans le cadre du démantèlement d'un réseau de prostitution qui s'étendait de Besançon à la Charente, en passant par Brive, Limoges, mais aussi Orléans. C'est la section de recherches de Limoges qui a mené les investigations et procédé au coup de filet.

Le réseau oeuvrait depuis maintenant deux ans et était piloté par un couple de Carcassonne. L'homme travaillait dans une agence de voyages. Sa concubine était une «professionnelle» d'origine colombienne. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.

Selon les investigations des gendarmes, ils faisaient travailler une dizaine de filles en permanence. Ces dernières, toutes originaires d'Amérique du Sud et en majorité colombiennes, s'installaient en Europe via l'Espagne. De-là, elles venaient en France, avec des papiers en règle et se retrouvaient sous la coupe du couple de Carcassonne.

«Prostituées TGV»

Les deux proxénètes établissaient l'agenda des prostituées via des petites annonces sur un célèbre site internet. Selon la demande, les prostituées débarquaient en train à Angoulême, Limoges, Brive, Périgueux, Besançon où elles s'installaient et recevaient dans d'anonymes hôtels bon marché en périphérie d'agglo. Quand elles venaient dans le Sud-Ouest, par exemple, elles pouvaient faire trois jours à Limoges, puis filer deux jours à Angoulême avant de prendre la direction de Périgueux. Le couple de proxénètes prélevait son pourcentage sur chaque passe.

Ce phénomène est connu sous le nom de «prostituées TGV», un mode opératoire notamment mis en place par les réseaux de prostitution d'origine africaine qui, de Paris, envoient quelques jours les filles se prostituer en province où elles vont de ville en ville, d'hôtel en hôtel. Le phénomène s'est développé, au point qu'internet a largement supplanté le trottoir dans le monde de la prostitution, notamment depuis la loi antiracolage qui a chassé les prostituées de la rue.

Plus d'une trentaine de petites annonces pour Angoulême hier

Exemple de prostitution via internet, hier à Angoulême. Sur un célèbre site de petites annonces, il faut moins de deux minutes pour en découvrir 29 proposant les services de prostituées à Angoulême.

Des «Blacks de passage», comme le stipule le titre de l'annonce, et une majorité de filles s'annonçant très latines, espagnoles ou sud-américaines. Karina, Paola, Lorrie, Tamara, Clara..., au téléphone, les accents trahissent l'origine sud-américaine des filles.

Hier après-midi, trois d'entre elles reconnaissaient attendre des clients dans des hôtels de la périphérie d'Angoulême et annonçaient sans détour le programme et les tarifs au téléphone. Deux autres se trouvaient à Poitiers et indiquaient venir aujourd'hui à Angoulême. Toutes ne disent rester que quelques heures ou quelques jours et recevoir sur rendez-vous.

Au même moment, Roselyne Bachelot, ministre de la Solidarité et de la Cohésion sociale, était auditionnée à l'Assemblée nationale par la mission d'information sur la prostitution en France. Elle proposait de pénaliser les clients.

   CHARENTELIBRE.fr  

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité