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la Cagouille Enchaînée
24 mai 2011

LA VAGUE « POPULAIRE » A BALAYÉ LE PARTI SOCIALISTE DE ZAPATERO

24 mai 2011 06h00 | Par Anne-Marie Bordes

Les « Indignés » n'ont pas lâché prise. Qui peut prédire si le 15-M sera plus qu'un feu de paille ?.

Le mouvement du 15-M reste mobilisé sur des dizaines de places espagnoles. Les principaux lieux de rassemblement
restent la Puerta del Sol à Madrid (photo) et la Plaza Catalunya à Barcelone.  maxppp

 

Le PSOE n'a pas fini de panser ses plaies après l'affront qu'il a subi dimanche. 2 millions de voix séparent les socialistes des populaires au terme des élections municipales - doublées d'élections régionales dans 13 communautés autonomes. La mort politique de José Luis Zapatero, qui avait annoncé en avril son intention de ne pas briguer un troisième mandat en mars 2012, semble définitivement scellée. Dimanche soir, le leader socialiste a cependant rejeté l'éventualité d'élections générales anticipées, comme le PP l'exige avec une vigueur renouvelée. En effet, selon son leader Mariano Rajoy, « l'Espagne ne peut pas se permettre de perdre un an de plus… »

La carte politique de l'Espagne a changé de couleur. La voilà passée du rose PSOE au bleu PP. La droite gouvernera en Cantabrie, en Aragon, aux Baléares, à Madrid, Castille-La Manche, Valence, Castille-León, Rioja, Murcie… Seules de rares capitales de province ont résisté au raz-de-marée. Le PSOE perd Barcelone, deuxième ville du pays, au profit des nationalistes catalans modérés, et aussi, contrairement à toutes les prévisions, Saint-Sébastien, que lui ravit la gauche indépendantiste radicale basque, représentée par une coalition électorale constituée pour la circonstance.

Le poids des « Indignés »

Les manifestations venues rythmer la dernière semaine de campagne ont-elles pesé sur le scrutin ? La question se pose évidemment, alors que le mouvement du 15-M a décidé de rester mobilisé une semaine encore sur des dizaines et dizaines de places, dont les plus courues restent la Puerta del Sol madrilène et la plaza de Catalunya à Barcelone.

Les « Indignados » n'ayant appelé ni à l'abstention ni au vote nul ou blanc sont en revanche soupçonnés d'avoir pesé en négatif sur le vote socialiste. Ce qui leur paraît « injuste », expliquait hier le journal d'information « El Confidencial », diffusé sur le Web. L'opposition du 15-M au bipartisme PP-PSOE semble avoir par contre bénéficié aux communistes-Verts d'Izquierda Unida. Ils ont engrangé un gain de voix, mais n'ont pas été capables de conserver Cordoba, unique capitale de province qu'ils couvaient dans leur giron depuis des lustres.

Le Grand Soir ?

La Spanish Revolution décrite sur les réseaux en est-elle réellement une ? Se limitera-t-elle à un feu de paille ? Est-elle au contraire un mouvement inspiré par les révolutions arabes pacifiques, fait pour durer, avec la ferme détermination de changer la face de la démocratie espagnole ? Mettre un terme au bipartisme et à la corruption, assurer un emploi aux laissés-pour-compte…

« Passé dimanche place de Catalunya à Barcelone, j'y ai vu plutôt une sorte de happening et sit-in festif qu'un mouvement social revendicatif structuré. À mon sens, ce n'est ni le Grand Soir ni Mai 68 », indiquait hier ce jeune sociologue français établi dans la capitale catalane.

« Où sont les véritables indignés ? Où sont les intellectuels ? Je ne les vois pas ! » lançait de son côté ce professeur de philosophie venu en curieux sur la place du kiosque de Saint- Sébastien. Il ne cachait pas son impatience de voir le 15-M s'organiser et occuper le terrain politique. Faute de quoi « il n'aura été qu'une fleur de printemps ».

À ce jour, les observateurs, déconcertés, restent partagés sur le fond. Rares sont ceux qui se risquent à un pronostic définitif. Ils sont en revanche d'accord pour dire que les « Indignés » ont mis l'accent sur l'un des maux essentiels de la démocratie espagnole. Soit la distance grandissante entre la classe politique et la population que les partis sont censés protéger.

L'appel du roi

« Indignez-vous ! », le fameux essai de Stephane Hessel, a d'ailleurs fait des émules en Espagne, sous la forme d'un ouvrage collectif intitulé « Réagissez ! », auquel ont entre autres participé l'économiste catalan José Luis Sampedro, le magistrat Baltasar Garzon et l'ex-directeur de l'Unesco Federico Mayor Zaragoza. Ils y livrent les « 10 raisons pour lesquelles il faut agir face à la crise économique, politique et sociale ». Hier, pour la première fois depuis le début des manifestations, le roi est sorti de son silence. Il a appelé les Espagnols à unir leurs efforts afin de « donner un soutien urgent à l'emploi des jeunes ».

   SUDOUEST.fr  

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