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la Cagouille Enchaînée
15 juin 2011

LA PÊCHE AUX COQUILLAGES INTERDITE SUR UNE PARTIE DE LA CÔTE CHARENTAISE

15 juin 2011 | 12h04   Agnès MARRONCLE    

Une toxine découverte dans les coquillages fouisseurs en limite le ramassage ; Certains touristes s’en plaignent, plus encore les professionnels de cette forme de pêche.

Pas de chance pour ceux qui se plaisent à gratouiller le sable à l’aide d’un trident ou d’un petit râteau en quête de coques, palourdes, couteaux et autres tellines plus couramment nommées « luisette » dans l’ile d’Oléron. La pêche de ces coquillages fouisseurs, qu’elle soit professionnelle ou récréative, est interdite sur la côte Ouest de l’île entre Chassiron et la pointe de Gatseau, comme sur la côte sauvage entre les pointes du Galon d’Or et de la Coubre.

En cause : une toxine lipophile capable de provoquer des diarrhées carabinées. Les services d’IFREMER qui surveillent la qualité des coquillages ont détecté cette toxine fin mai. Depuis, les prélèvements n’ont pas révélé d’amélioration tangible.

Autrement dit, la pêche est entravée pour encore au moins quinze jours, voire davantage. Aux accès des sites concernés, les municipalités concernées ont affiché l’arrêté préfectoral. « Nos visiteurs le regrettent. La pêche à pied, c’est un des plaisirs de la plage », indique Virginie, de l’office de tourisme de La Tremblade. « Heureusement, l’ensemble du littoral n’est pas affecté. On peut pêcher au Château d’Oléron. Ce n’est pas bien loin de chez nous. Et puis, il reste les crabes, les crevettes, les crustacés qui ne sont pas concernés par l’arrêté », affirme la jeune hôtesse. Des propos qui réconfortent peut-être l’estivant, sûrement pas le pêcheur à pied professionnel.

Ils sont soixante-seize déclarés dans cette spécialité entre Marennes et Oléron, des pêcheurs d’huîtres sauvages, de palourdes et principalement de tellines. « Je fais 80% de mon chiffre d’affaires avec ce coquillage. Il est peu couru en France mais très apprécié en Espagne et en Italie. J’expédie et je commercialise vers ces pays... enfin, en temps normal », rapporte l’oléronais Alain Briand, président du syndicat des pécheurs à pied professionnels. « Autrefois, c’était juste une activité complémentaire. Les pêcheurs y allaient par mauvais temps quand ils ne pouvaient pas prendre la mer, les ostréiculteurs sur leurs périodes creuses... Aujourd’hui, c’est un métier».

Cette professionnalisation récente s’accompagne de tout un encadrement : prise de licence, gestion de la ressource, zones de pêche classées, journées d’ouverture définies pour chaque espèce. « On peut pas faire n’importe quoi ! Le pire, c’est qu’aujourd’hui, on s’en va ramasser les tellines pour Ifremer ! C’est nous qui fournissons les échantillons pour les analyses », affirme le pêcheur « Ça fout le bourdon de voir des touristes qui, eux, ramassent quand même, par ignorance de l’arrêté ; ou peut-être parce qu’ils s’en fichent.»

A leur risque et péril. La levée de l’interdiction de pêche pour les coquillages fouisseurs n’interviendra qu’à la suite de deux semaines consécutives de résultats favorables, démontrant que la toxine a disparu des prélèvements.

   CHARENTELIBRE.fr  

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