AGITATION

Par PAUL QUINIO

La campagne officielle ne modifiera qu’à la marge le paysage politique qui déjà se dégage, malgré l’impression (réelle) de zapping permanent. A douze jours du premier tour, le président sortant semble toujours aussi perdu. L’énergie dont il fait preuve dans la dernière ligne droite ressemble à bien des égards à de l’agitation. La magie Sarkozy, c’est fini. Son camp, à l’abri des micros, admet avoir le moral dans les chaussettes. La campagne aura aussi démontré que Nicolas Sarkozy, sous l’influence de ses conseillers les plus droitiers, a choisi de manière démagogique de mettre tous les malheurs de la France sur le dos des immigrés. A gauche, François Hollande ne fait pas rêver. Normal, c’est le positionnement qu’il a choisi dès la primaire : réformer en tenant compte des contraintes imposées par la crise. C’est sa force. Cela explique aussi le sentiment de lassitude qui perce, sans que le rapport de forces favorable au second tour s’en trouve modifié. L’autre événement est la synthèse réalisée par Jean-Luc Mélenchon entre la gauche protestataire et la gauche révolutionnaire. Mais il faut attendre les législatives pour mesurer son impact sur le paysage à gauche. Restent deux inconnues qui interdisent tout pronostic hâtif : le taux d’abstention et le score de Marine Le Pen. L’un comme l’autre seront quoi qu’il arrive trop haut. Personne ne devrait s’en satisfaire. La gauche doit plus que tout le redouter.

Hier à 22h26 (Mis à jour à 07:33)

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