L’HÉRITAGE SARKOZY PLOMBE L’UMP
La campagne des législatives s’annonce difficile pour l'UMP. Pas seulement à cause de la défaite à la présidentielle mais aussi, à cause de la stratégie politique qu'il lui a été imposée.
C'est forcément difficile de mener une campagne quand on vient d’en perdre une. En outre l’UMP a perdu son chef. Et encore pire : la stratégie qui l’a menée à l’échec ne peut pas être abandonnée. Nicolas Sarkozy éliminé, il laisse derrière lui un bilan politique qui a été jugé négatif par les Français et une stratégie électorale dévastatrice : l’axe de campagne à droite toute, conçu pour récupérer les électeurs du FN – et qui, à force de rapprochements idéologiques, a finalement limité l’ampleur de la défaite… mais fait beaucoup de dégâts dans l’électorat modéré. Résultat : l’UMP est comme un bolide dont la direction serait bloquée à droite et l’accélérateur enfoncé. L’accident paraît inévitable, mais si vous donnez un coup de volant, c’est le tonneau assuré.
C’est la chronique d’une deuxième défaite annoncée pour l’UMP ?
La politique n’est pas une science exacte mais on voit mal comment il en serait autrement. L’UMP est condamnée à mener bataille sans chef, sans enthousiasme et sans cohérence – parce que dans ses rangs, l’obsession identitaire qui a marqué la campagne de Nicolas Sarkozy n’a pas fait que des heureux et qu’elle a réveillé les vieilles différences entre gaullistes, centristes, libéraux et souverainistes. C’est donc un parti qui, avant le conflit de succession, connaît un problème d’héritage. Et maintenant qu’un socialiste entre à l’Elysée, Copé, Fillon et les autres en sont réduits à plaider pour la cohabitation… « Votez pour empêcher le président qui vient d’être élu de gouverner », c’est quand-même le pire argument électoral qui soit !
Jean-François Copé assure que la « droitisation » du discours de Nicolas Sarkozy, inspirée par son fameux conseiller Patrick Buisson, était la seule solution pour gagner la présidentielle.