Les Experts, la meilleure équipe de l’histoire du sport ?
En quatre ans, l'équipe de France de handball a remporté deux titres olympiques, deux sacres mondiaux et un titre européen. Qui a fait mieux ?
Pour le handball français, il est bien temps d’oublier Novi Sad et cet échec au championnat d’Europe en janvier, qui ne pèse plus rien au regard d’un deuxième titre olympique. En fait, il ne vaut rien si l’on récite le palmarès de l’équipe de France depuis quatre ans : deux titres olympiques, deux sacres mondiaux et un titre européen.
Au gotha du handball mondial, l’affaire est pliée. La Suède avait écrasé le handball des années 90 avec des joueurs de légende comme Magnus Wislander ou Staffan Olsson. Mais son échec au Mondial 2001 a sonné le glas d’une génération. Jusqu’à cette finale de Londres, aucune autre génération n’avait atteint le très haut niveau.
C’est entendu, le handball est aussi le plus gros palmarès du sport collectif français. Mais la question n’est plus de savoir si ces « Experts » ont marqué un pays. C’est d’une empreinte universelle qu’il faut parler désormais. Sauf que : universel, le handball ?
Thierry Terret, président de la Société française de l’histoire du sport, fait la part des choses à froid :
L’historien, rencontré avant la deuxième victoire de l’Espagne en Coupe du monde de foot, citait trois équivalents dans l’histoire du sport collectif :
- L’équipe de RFA en football dans les années 50 à 70 ;
- les All Blacks de rugby depuis la création de la Coupe du monde en 1987, malgré plusieurs échecs en finale ;
- et surtout la Hongrie qui a dominé le water-polo entre 1925 et les années 60.
Depuis plus de vingt ans qu’il couve les handballeurs français, le directeur technique national Philippe Bana a cette certitude :
Voilà qui fait la force du handball français. Pas de génération dorée comme l’ont été les Suédois ou comme les footballeurs de Platini puis Zidane. Philippe Bana poursuit :
Ce qui va de soi aujourd’hui n’a pas toujours été l’évidence. Après le fiasco aux Jeux d’Atlanta en 1996, marqué par un conflit interne et un échec sportif en quarts de finale, le journal L’Equipe avait titré : "Y a-t-il une vie après les Barjots ?"
Le clonage des surnoms à chaque nouvelle conquête – il y a eu les Bronzés, les Barjots puis les Costauds, aujourd’hui les Experts même si ce n’est pas le plus inspiré – est, souligne Philippe Bana, l’illustration d’une rare durabilité au plus haut du sport mondial".
Après le titre obtenu contre la Suède, il raconte encore :
Au-delà des performances, il y a un autre critère qui déterminera la profondeur de l’empreinte, et celui-ci, personne n’y peut rien. Thierry Terret :
Le jugement de l’histoire attendra encore un moment mais Philippe Bana l’attend en toute sérénité :
Pour illustrer son propos, le DTN français raconte cette anecdote avec gourmandise :