Patrimoine à Angoulême: le plus gros est fait

2013 doit être l'année de la restauration de l'hôtel de ville et du Nil. Celle de la cathédrale se pousuit. Mine de rien, en quinze ans, tout le gros patrimoine angoumoisin aura été réhabilité. État des lieux.

Il semble bien que cette fois sera la bonne. L'hôtel de ville, qui vient d'être entièrement classé monument historique, va être réhabilité. Le temps de caler l'affaire, et la façade noirâtre disparaîtra derrière les échafaudages en septembre prochain. Toujours sur le plateau, la cathédrale poursuit sa spectaculaire métamorphose. Plus bas, côté fleuve, le bâtiment du Nil est désossé. L'ancienne maison des associations et des syndicats change de visage avant d'être livrée aux étudiants de l'image. Avec ces trois chantiers, c'est tout le gros patrimoine de la ville qui aura été remis en état, une opération engagée dans les années Boucheron avec le conservatoire et le vieil Angoulême.

Le théâtre et les Halles sous Chavanes

En 1989, Georges Chavanes découvre l'état d'endettement de la ville. L'heure est aux restrictions, mais l'ancien ministre fait jouer ses relations pour réhabiliter deux poids lourds du patrimoine.

Le théâtre. On connaît l'anecdote du coup de fil à Balladur, alors Premier ministre, en 1993: «Tu me donnes 50 millions pour mon théâtre ou je le ferme». Chavanes aura ses 50 millions et le théâtre construit en 1870 par André Soudet, dans un état déplorable, sera remarquablement «requalifié» les années suivantes par deux architectes de renom. Valentin Favre et Jean Perrotet l'agrandiront par le haut, par le bas, et par le flanc droit avec une passerelle de verre, logeant trois salles modernes dans un immense cylindre incliné. Devenu scène nationale, le monument accueille plus de 50.000 spectateurs par an.

Les Halles. En 1990, Georges Chavanes lance l'aménagement de l'îlot du Chapeau Rouge, en pleine déperdition. Des masures sont détruites pour dégager la voie vers le vieil Angoulême. L'esplanade des Halles voit le jour, sur un parking souterrain. Ce chantier d'envergure se poursuit en 1999 avec la réhabilitation des Halles elles-mêmes, classées monument historique en 1993. Cette opération de 18 millions (75% de subventions) est pilotée par l'architecte Ileana Popea. Philippe Mottet a remplacé Chavanes, qui a dû démissionner pour raison de santé. Le «chef-d'oeuvre de l'architecture métallique du XIXe» retrouve toute sa splendeur en juin 2000 et fait le bonheur des touristes aujourd'hui.

Le Musée et les Chais sous Mottet

Le Musée. Après quatre ans de travaux, le Musée d'Angoulême a rouvert en mars 2008. Initiée par Philippe Mottet dès 2000, au terme d'importantes études menées avec l'État, la réhabilitation a débouché sur un lieu superbe, plus vaste, plus fonctionnel. L'opération conduite par les architectes Barbotin-Larrieu et Gresham a coûté 5,6 millions d'euros (31% à la charge de la ville) pour un résultat qui fait l'unanimité. Le Musée a désormais le très coté label «musée de France» et connaît une forte fréquentation.

Les Chais Magelis. L'ancienne usine Cofpa, dont la façade a été remarquablement préservée, accueille depuis juin 2009 le nouveau Musée de la BD, mais aussi le très controversé Musée du cinéma, toujours fermé. Le superbe bâtiment est relié à la ville par la passerelle Hugo-Pratt. Piloté par Magelis, cet ensemble est devenu un des lieux phares de la vie culturelle dans le quartier de l'image.

L'hôtel de ville et le Nil sous Lavaud

L'hôtel de ville. La réhabilitation intérieure a démarré dès le début du mandat avec le hall d'accueil, la salle à manger, le bureau du maire ou l'ouverture au public des terrasses de la tour Marguerite. Mais le plus attendu vient d'être voté au conseil municipal, pour un montant d'un million d'euros. En septembre, la façade principale va être entièrement rénovée. Les autres façades, mais aussi les grands salons et d'autres espaces historiques seront aussi restaurés dans la foulée.

Le Nil. L'ancienne maison des associations est en plein chantier pour devenir le campus de l'image. Un chantier de 6 millions d'euros confié à l'architecte Jean-Marc Beffre et piloté par Magelis.

7 Janvier 2013 | 04h00
Mis à jour | 07h15 - Thierry Cordebeuf

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