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la Cagouille Enchaînée
16 décembre 2010

BOUYGUES ET LA DICTATURE EN BÉTON

DANS LES CARNETS DE WIKILEAKS  - Les diplomates américains pointent le statut privilégié du groupe français de BTP au Turkménistan, où le président montre un appétit insatiable de constructions grandioses.

Les États-Unis observent d'un regard critique le statut privilégié du groupe français de BTP Bouygues au Turkménistan, révèlent des câbles américains divulgués par Wikileaks et repris dimanche par Le Monde.

Dans cette dictature hermétique, où le président Saparmourat Niazov avait développé un culte de la personnalité, l'architecture grandiose est un outil de propagande.

Après la mort de Niazov en 2006, l'arrivée au pouvoir de Gourbanguly Berdymoukhamedov n'a guère changé la donne.

L'ambassade américaine à Achkhabad observe que, frappé par la crise économique, le groupe français a relocalisé un nombre important de ses employés au Turkménistan.   (...)

"On est obligé de se demander pourquoi autant d'argent est dépensé dans la construction, d'autant que de nombreux immeubles demeurent largement inoccupés, écrit l'ambassade des Etats-Unis. De grosses sommes d'argent doivent tomber au travers des échafaudages des projets de construction."

Corruption et népotisme

Dans un télégramme du 14 décembre 2007, l'ambassade américaine note "la corruption et le népotisme" et relève que Bouygues et la société turque concurrente Polimeks "ont particulièrement réussi dans l'industrie lucrative de la construction car ils ont maîtrisé l'environnement local des affaires."

L'attitude des autorités françaises paraît ambiguë aux Américains. Dans un câble du 17 avril 2006 sont rapportés les propos d'un diplomate français. Celui-ci confie que Bouygues constitue à Achkhabad une "ambassade séparée", illustrant ainsi, selon le télégramme, "la façon dont l'ambassade française se distancie de Bouygues, quand ça lui convient".

"D'un autre côté, l'ambassade de France ne s'engage pas sur les questions de liberté religieuse ou des droits de l'homme, pour ne pas compromettre [les contrats de] Bouygues", ajoute-t-il.

En janvier 2009, un responsable de Bouygues rapporte aux Américains que "de plus en plus de ministres [turkmènes] développent une aversion contre l'entreprise". Malgré ces difficultés, Bouygues continuera ses chantiers monumentaux, "tant que l'argent coulera", estime l'ambassade américaine.

   LIBERATION.fr   

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