LES HARD-DISCOUNTS FONT LEUR BEURRE

Avec l'ouverture d'Aldi Marché à côté de Girac, le hard-discount renforce sa présence dans l'agglomération. Des enseignes qui attirent une clientèle qui va bien au-delà des revenus modestes.

Plus petits, plus proches et en général moins chers. Mais avec moins de choix et moins de grandes marques que dans les grandes surfaces. C'est le pays des magasins discount. Un pays qui vient de s'agrandir à Angoulême, avec l'installation d'Aldi Marché derrière le rond-point de Girac, pas loin des enseignes Leader Price et Lidl de la route de Bordeaux. Un magasin qui «fonctionne très bien depuis l'ouverture, le 26 janvier», avoue David Pajot, le directeur, qui n'a pas été autorisé à en dire plus par sa direction régionale.

En deuxième position derrière Lidl, leader du discount en France, Aldi Marché fait son entrée à Angoulême... avec des prix très comparables à ses concurrents directs (lire ci-dessous). Et une clientèle pas forcément très différente des autres hard-discounts ou même des grandes surfaces classiques.

«Vu les retraites qu'on a, le prix, c'est le premier facteur, lance Raymond Chartier, retraité de Saint-Michel, sur le parking d'Aldi Marché. Mais on ne trouve pas tout ici, comme la viande pour mon chien que je vais chercher à Auchan. Je vais aussi à Netto plus haut.»

A la recherche du meilleur prix

Si beaucoup de clients jonglent entre les différents magasins à la recherche des meilleurs prix, celui-ci n'est pas le facteur unique pour la clientèle, qui va bien au-delà des gens aux revenus modestes (lire témoignages ci-dessous). D'ailleurs, les enseignes discount proposent des produits répondant au label Agriculture biologique ou des marques (Kinder ou Panzani...) à côté des produits à plus bas prix.

Cela fait vingt ans que Leader Price est installé à Angoulême. «La clientèle est en constante progression et variée, provenant de toutes les catégories socioprofessionnelles», précise Sébastien Guérin, à la tête des deux magasins d'Angoulême et de Champniers. «On touche tout type de clientèle, confirme Matthieu Cibert, le directeur du Lidl de Soyaux, dont le magasin a été refait à neuf l'automne dernier. D'autant qu'on a des opérations ponctuelles avec des prix très intéressants sur des articles de bricolage ou de jardinage.» La concurrence ? Matthieu Cibert dit ne pas la craindre. «On n'a ressenti aucun effet suite à l'ouverture de Grand Frais [NDLR: dans la zone commerciale de Soyaux] et d'Aldi Marché à Angoulême, alors que la clientèle augmente régulièrement depuis l'apparition de Lidl. On n'est pas leader pour rien.»

Un message pas très différent de Leader Price, optimiste, pour qui «la concurrence créée du dynamisme». «Cela ne pourra que démontrer aux clients que Leader Price est bien placé», résume Sébastien Guérin. Les clients, eux, n'ont qu'à sortir leur calculette.

Harimanitra Rakotoniaina: "Je jongle"

A 26 ans, ce jeune Angoumoisin fait ses courses très régulièrement au Lidl de Soyaux. «Je suis au chômage, je ne pourrais pas me permettre d'acheter tout en supermarché. J'avais déjà l'habitude des magasins discount quand j'étais étudiant à Montpellier. Ici, je trouve des produits de base, comme du lait et des pâtes, de même qualité que dans les grandes surfaces pour beaucoup moins cher. Mais, par exemple, pour la viande, j'attends les promotions de Carrefour ou d'Auchan qui sont plus intéressantes. Et puis il y a des produits pour lesquels je préfère consommer des marques, comme les biscuits LU, par exemple. En fait, je jongle entre différents magasins en fonction de ce que j'achète.»

Joëlle Folenfant: "Du dépannage"

A 51 ans, Joëlle Folenfant travaille à la maison de retraite de Saint-Michel. C'est la deuxième fois que cette habitante de Vouzan entre à Aldi Marché. «D'habitude, je fais mes courses à Carrefour à Soyaux, mais je viens ici pour du dépannage, des pâtes, du jus de fruit et des steaks hachés pour mon fils. C'est abordable, avec des prix sans marques. Mais le premier facteur, c'est la proximité de mon lieu de travail et le fait que le magasin est plus petit qu'un supermarché: les courses sont plus vite faites, ça compte aussi ! Je vais aussi de temps en temps à Leader Price à côté, car j'y trouve des grands sachets de pain suédois que je ne trouve à Carrefour qu'en petite quantité. C'est la même chose, mais moins cher.»

Roger et Renée Masson: "Qualité équivalente"

A 84 ans et 81 ans, Renée et Roger vont une fois par semaine à Leader Price, rue de Bordeaux, au plus près de leur domicile angoumoisin. «Parce qu'on se déplace difficilement et qu'on regarde aussi ce qu'on dépense. Sur la plupart des articles, la qualité est équivalente aux grandes surfaces, où on paie souvent la marque. Mais pour le lait, par exemple, on va à Intermarché à Saint-Cybard. A Leader Price, on ne trouve pas la marque de lait frais qu'on aime et qui vient d'un Gaec de La Couronne. Il est à 0,85 € à Intermarché, à 0,99 € à Auchan, ça fait quand même une différence ! Auchan, on y va aussi, mais quand on doit aller à la pharmacie chercher des médicaments.»

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