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la Cagouille Enchaînée
17 mars 2011

OÙ L'ON DÉCOUVRE QUE NOS ALERTES NUCLÉAIRES SONT OBSOLÈTES

Officiellement, c'est « un hasard » : l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a publié ce jeudi matin un appel d'offres pour le « renouvellement du dispositif informatique de l'ASN dédié à l'alerte en cas d'urgence radiologique » sur le site gouvernemental consacré aux marchés publics. L'actuel, sous-dimensionné, rate des appels d'urgence !

Le service de communication de l'ASN, l'organisme chargé de gérer un éventuel accident nucléaire, nous a répondu que cet appel d'offres « n'a rien à voir » avec la catastrophe en cours au Japon. « Le renouvellement du système est planifié depuis début février », répond une attachée de presse.

AsnAOOn veut bien la croire, puisqu'un dossier d'appel d'offres ne se constitue pas en trois jours. A le consulter attentivement, cependant, on tombe sur un paragraphe plutôt préoccupant, à la page 8 du dossier technique.

Ce passage décrit le fonctionnement du système d'alerte actuel, installé « pour des raisons historiques » au ministère de l'Economie, à Paris-Bercy :

« A ce jour, la cadence de réception des acquittements est d'environ 20 appels par minute. On remarque, dans les journaux du système, des communications manquées lors des appels émis dues à la saturation des lignes et on constate, dans les premières minutes après le déclenchement de l'alerte, une occupation des lignes lors de l'appel du numéro vert.

Une cadence d'émission et de réception supérieure devra donc être envisagée. »

En clair : le système actuel d'alerte est sous-dimensionné… Pour le remplacer, l'ASN « souhaite disposer d'un système d'alerte moderne, fiable et flexible ».

Entre les tests et les situations réélles, « le système est utilisé une vingtaine de fois par an » pour déclencher une alerte auprès de l'ASN, par des personnes travaillant directement dans la filière nucléaire (centrales, transporteurs, laboratoires de recherche), mais aussi par la police ou les pompiers, et par « tout professionnel détenteur d'une source radioactive soumise à autorisation d'exploitation ». Ce qui fait du monde.

Aucune date n'est annoncée pour le changement de système d'alerte : celui-ci devant être renouvellé (même s'il fonctionnera selon les mêmes process que l'actuel), les différents candidats au marché proposeront eux-mêmes un calendrier.

Ils doivent remettre leur offre avant le 9 mai, à 16h30.

   RUE89.com   

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