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la Cagouille Enchaînée
7 avril 2011

PHILIPPE LAVAUD DÉFEND SON BUDGET CONTRAINT

Le budget 2011 sera dévoré par l'ORU. L'opposition a invité le maire à attaquer Dexia en justice sur les emprunts toxiques.

Oui, le budget de la Ville 2011 a pris un léger coup de fouet, passant de 124 à 126 millions d'euros (lire notre édition de lundi). Oui, l'effort de gestion au sein même de la machine municipale a permis de générer quelques économies… À droite comme à gauche, hier, les élus municipaux ont souligné la bonne volonté de la majorité à maintenir l'édifice sur les rails.

Pas de quoi sauter au plafond pour autant : mobilisé par l'ORU à Basseau (plus de 8 millions d'euros), plombé par une dotation d'État qui ne décolle pas, menacé par l'échéance de juillet, à payer sur l'un des fameux emprunts toxiques, le budget 2011 de la Ville sera « contraint ». Un budget défendu bec et ongles par Philippe Lavaud.

Par exemple, sur l'ORU, le maire rappelle que la Ville doit faire face à de conséquents avenants, plus de 1,6 million d'euros par rapport à la maquette initiale. Une addition corsée, mise sur le dos de l'équipe Mottet, qui devient une charge difficilement supportable pour la Ville.

La municipalité négociera d'ailleurs, à la fin du mois, avec l'Anru, pour étaler ses dépenses au-delà de 2014. « Les dépenses d'Angoulême sur l'ORU représentent 14 % du budget, contre 10 % à Soyaux. Les négociations n'ont pas été menées suffisamment loin » par Philippe Mottet...

« Ce n'est pas en pointant ainsi du doigt le quartier de Basseau que l'on va l'intégrer durablement à la ville », note l'opposant Samuel Cazenave qui regrette « une contrainte mal assumée » et le « renoncement aux missions essentielles de la Ville », avec la baisse des enveloppes budgétaires, de la culture à la solidarité… « Au lieu de sortir de l'impasse, on s'y installe benoîtement. L'action municipale est en panne », poursuit Samuel Cazenave qui note aussi la baisse des aides de la Région et du Département : « La solidarité politique ne joue apparemment pas. »

Gauche et droite divisées

Rectification de Philippe Lavaud : « Tl faut que la Ville mette un euro sur un projet pour que les partenaires s'engagent. Il en a toujours été ainsi. Par ailleurs, comme nous ne voulons pas augmenter la pression fiscale, et parce que cette majorité doit honorer des engagements pris par d'autres, l'équilibre budgétaire ne peut se faire que par un système de vases communicants. »

Sur le dossier des emprunts toxiques, « un dispositif à l'époque alléchant pour des milliers de communes et rendu possible par un certain Dominique Strauss-Kahn », Samuel Cazenave impute au maire une « attitude défaitiste » et, surprise, « encourage » ce dernier à attaquer la banque Dexia en justice. Philippe Lavaud ne dit pas non, mais il dit vouloir privilégier au maximum la piste de la négociation. Pas simple : Dexia réclame 15 millions d'euros en plus du remboursement du capital, pour solde de tous comptes. « Une impossibilité totale »...

Reste que ce budget contraint n'enthousiasme guère dans les rangs du Conseil municipal. Membres de la majorité, Nicolas Baleynaud et Nadine Gillet annoncent qu'ils vont s'abstenir pour dénoncer le désengagement de l'État et la hausse, par ce dernier, des bases fiscales. Une hausse qui va rapporter 2,6 millions à la commune, mais plomber le portefeuille du contribuable. Les deux élus du Front de gauche auraient préféré « voter un budget de combat » (en déséquilibre ?) et aurait voulu signer « un acte de désobéissance républicaine nécessaire ». Toujours à gauche, Alain Morange annonce qu'il votera pour le budget, mais du bout des lèvres : « J'agis comme Proudhon mais je pense comme Bonnot. » À droite, la division est également patente : Samuel Cazenave et Stéphanie Randazzo votent contre ce budget, Delphine Groux et Martine Faury s'abstiennent, sans que l'on sache à quoi correspond cette différence.

En dépit d'une passe d'arme tendue entre François Élie et Philippe Lavaud, épisode du tribunal d'administratif oblige, le maintien de la fiscalité à la même hauteur qu'en 2010 (18,25 % sur la taxe d'habitation, 39,80 % pour le foncier bâti et 71,23 % sur le foncier non-bâti) a soulevé moins de vagues. Ce maintien a été voté à l'unanimité.

   SUDOUEST.fr  

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