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la Cagouille Enchaînée
9 avril 2011

COMMERCES À ANGOULÊME : LA PEUR DU VIDE

9 avril 2011 | Mis à jour | 08h08    Alexandre Le Boulc'h

Les loyers avaient été surévalués dans l'euphorie de l'ouverture de la galerie du Champ-de-Mars en 2007. Les lendemains sont durs place de la Bussatte et rue Goscinny où les friches se multiplient. 

Il n'y a pas que les commerces de la galerie du Champ-de-Mars qui sont en souffrance. Autour de ce nouveau coeur commercial, tout le monde est à la peine. Au premier rang, ceux de la place de la Bussatte et du haut de la rue Goscinny qui ces derniers mois ont connu une vague de fermetures. S'il y a deux ans, c'était la rue des Postes qui s'était vidée au profit de la Bussatte, c'est aujourd'hui ce secteur opposé qui affiche désormais un nombre de locaux vacants important.

«Il n'y a pas de miracle. Les prix des loyers commerciaux autour de la place du Champ-de-Mars ont flambé, justifie Laurent Peslerbe, l'adjoint au commerce de la ville. Aujourd'hui ils sont complètement surévalués alors que la rue des Postes a retrouvé son attractivité. Si les propriétaires de ce secteur veulent louer, il faut qu'ils revoient à la baisse leur prétention». En novembre 2007, à l'ouverture de la galerie du Champ-de-Mars, les loyers ont été multipliés par quatre dans certains secteurs. Aujourd'hui, après la crise, c'est insupportable.

«Pour un commerce de 200m2 très vétustes, notre loyer est passé en 2008 de 2.000 à 4.000 euros sans même une promesse de travaux», illustre une ex-commerçante de la Bussatte, qui a préféré partir à la périphérie de la ville pour développer son activité.

Certains commerces se sont négociés à 700 euros le m2 autour du Champ-de-Mars alors qu'on est entre 400 et 500 euros le m2 dans la rue Hergé. «Nous savons qu'à cette époque beaucoup de propriétaires ont demandé une réévaluation de leur loyer auprès du juge des loyers, mais nous n'avons pas de montant moyen en centre-ville», explique Benoît Attagnant, le technicien chargé du commerce à la Maison des projets.

«C'est bien simple on n'a plus personne sur les baux commerciaux, confie Jean-François Montheillet de l'agence Simonot. Le montant des impôts fonciers, les taxes sur les enseignes ou encore l'impossibilité de stationnement sont rédhibitoires. Vous ajoutez là-dessus la baisse d'activité générale et la surévaluation des loyers et vous comprenez pourquoi les vitrines restent des années sans trouver preneur».

Créer des logements au-dessus des boutiques

Pour François Maridat, le propriétaire de l'ancien local Nature et Bien-être, rue Goscinny, c'est même devenu un chemin de croix. «Cela fait 26 mois que j'ai ce local vide sur les bras qui me coûte 7.000 euros d'impôts fonciers par an», souffle-t-il, en montrant les banques du doigt. «Elles ne suivent plus les rares investisseurs à se lancer en leur demandant des garanties infernales.»

A l'instar du Crédit Agricole place du Champ-de-Mars, les banques semblent être les seules, avec les assurances, à avoir les moyens pour reprendre les fonds des commerces en centre-ville.

Dos au mur, certains propriétaires ont compris qu'ils devaient faire des efforts pour baisser leurs loyers, comme France Loisirs place Saint-Martial qui est en passe de signer, mais aussi de moderniser ses locaux inoccupés depuis quatre ans pour séduire les investisseurs. C'est aussi ce qu'a compris le propriétaire de la parfumerie Douglas qui n'hésite pas à débourser 800.000 euros pour valoriser son immeuble de la rue Hergé où il a créé huit appartements au-dessus du local commercial du rez-de-chaussée.

«C'est un bon moyen pour diminuer les risques, conclut Benoît Attagnant qui encourage ce type d'initiative. Il faut que les commerçants et les propriétaires s'entendent pour revoir leurs baux et créer des logements au-dessus».

Le maire fait le tour des commerces

Hier matin, certains commerçants de la ville ont eu la surprise de voir débarquer Philippe Lavaud. À l'improviste, le maire est allé rendre visite aux commerçants des Halles sous le marché couvert, puis de la rue Goscinny et enfin de la rue Hergé. Rien de politique dans cette démarche, jure le premier magistrat de la ville qui reconnaît avoir entendu les critiques à son égard sur son manque de présence dans les rues de la ville. «Je ne comprends pas cette rumeur, j'ai le sentiment d'être souvent sur le terrain pour prendre la température directement auprès des Angoumoisins, affirme Philippe Lavaud qui sans road book allait au gré de son inspiration. Puisque le vendredi matin, je ne vais plus au Conseil général, je vais désormais consacrer ce temps libre à des visites avec mes élus chargés du commerce, mais aussi pour la vie associative ou les activités sportives».

   CHARENTELIBRE.fr  

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