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la Cagouille Enchaînée
9 mai 2011

L'ÉPICERIE SOCIALE DE SOYAUX DÉBORDÉE

9 mai 2011 | Mis à jour | 09h22     Céline Aucher

Au Flep de Soyaux, 150 familles par semaine ont recours à l'épicerie sociale depuis le début de l'année. Il faut faire face à des pics de fréquentation inégalés. Entre attente et tensions.

Dix bénévoles et deux salariées gèrent l'épicerie sociale dans La maison aux 1001 facettes à Soyaux. Photo Renaud Joubert

Cent cinquante familles par semaine. Encore 20 de plus par rapport à la moyenne hebdomadaire de 2010. A Soyaux au Champ-de-Manoeuvre, le début de l'année 2011 n'a pas amené de répit pour l'épicerie sociale. «On est aux taquets», avoue Christian Prouzat, le président du Flep, qui gère la structure. Elles sont deux salariées qui encadrent dix bénévoles dans La maison aux 1001 facettes, à côté du centre Gulliver. Trois distributions au choix par semaine, trois demi-journées avec quelques tensions et beaucoup d'attente.

Plus d'une heure déjà pour cette mère de deux adolescents. L'épicerie ouvre à 13h30... elle est arrivée à 11h du matin pour prendre son tour. «Je croyais qu'il y avait deux personnes avant moi, mais en fait il y en avait sept, dit cette femme qui vient ici depuis deux mois. Les premiers arrivés ont plus de choix, alors des fois, ça crée des tensions entre les gens.» Même si les quantités sont, elles, fixées par les assistantes sociales, ils sont de plus en plus nombreux à venir ainsi le matin marquer symboliquement leur place, regardant qui est là avant et après eux, repartant manger chez eux et revenant ensuite en début d'après-midi.

550 à 600 personnes

Un système D qui n'a rien de bien scientifique. «Certains nous réclament des tickets, dit Jennifer Fournier, référente famille au Flep. Pour l'instant, on n'impose rien aux gens, mais on n'accueille pas 150 familles comme on en accueille 100. On est en train de réfléchir pour trouver un système qui soit le plus juste possible.»

D'autant que la convention avec la Banque alimentaire est prévue pour 120 familles par semaine, un seuil dépassé déjà depuis plus d'un an. Face à l'afflux de personnes dans le besoin, un système a été instauré il y a déjà quelques années: les droits sont ouverts pour une distribution par semaine pendant sixmois ou une fois tous les quinze jours sur l'année.

«Il n'y a pas de seuil dans l'absolu, mais les locaux et les salariés ne sont pas extensibles», dit Michel Baron, qui assure la direction du Flep par intérim. «Notre rôle, ce n'est pas d'être un magasin, insiste Christian Prouzat. L'épicerie sociale est un outil pour parler alimentation, hygiène de vie, parentalité... Mais plus on est nombreux, plus c'est compliqué.»

Cent cinquante familles, cela représente entre 550 et 600 personnes. Les statistiques sont sans appel: 68% des clients (1) sont au RSA, 10% des chômeurs encore indemnisés, 7% sont salariés. 14h30. Trente-quatre personnes sont déjà inscrites pour la distribution. Tous les sièges sont occupés, y compris dehors où le Flep a installé une table de jardin. Des noms, des payés, des dûs, malgré des sommes qui peuvent sembler dérisoires, 1,20 € ou 3,70 €. «Plus de la moitié des gens paient à crédit, confirme Philippe Laurent, bénévole. La semaine dernière par exemple, on n'a pas pu servir quelqu'un qui avait accumulé une dette de 48 €.»

A Soyaux sur 2010, 146 tonnes de nourritures ont été distribuées via l'épicerie sociale, soit 292.000 repas. «C'est du dépannage, pas comme des vraies courses, dit une femme. Depuis plus de deux semaines, il n'y a pas de lait par exemple. ça manque.» Rupture de stock à la Banque alimentaire qui approvisionne l'épicerie sociale.

(1) Les familles paient 10% du prix réel des produits. 

  CHARENTELIBRE.fr   

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