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la Cagouille Enchaînée
23 mai 2011

LE CANCER, DÉTECTABLE DANS LE SANG GRÂCE À L'ADN TUMORAL - LE POINT

Publié le 23/05/2011 à 19:22

Des chercheurs français ont élaboré une technique pour déceler l'ADN des cellules cancéreuses dans des fluides biologiques comme le sang ou l'urine. 

AdnCancer

Les gouttes rouges contiennent de l'ADN sain, les vertes de l'ADN tumoral.
© Jean-Christophe Baret / MPI-ds

Par Sophie Pams

Détecter un cancer grâce à une prise de sang sera peut-être envisageable d'ici quelques années. C'est en tout cas l'objectif de plusieurs chercheurs du CNRS, de l'Inserm et des universités de Strasbourg et de Paris-Descartes. En collaboration avec une équipe de scientifiques allemands et une société américaine, ils ont mis au point une technique pour déceler des traces d'ADN tumoral dans des liquides biologiques, comme le sang, l'urine et la lymphe.

Leur travail se base sur le constat suivant : lorsque les cellules tumorales meurent, elles délivrent leur contenu dans le milieu extracellulaire. "L'ADN mutant se retrouve alors dans les fluides biologiques, mais en très faible quantité, de l'ordre de 0,1 à 0,01 % de l'ADN déversé", explique Valérie Taly, biologiste du CNRS de Strasbourg. Jusqu'à présent, ces traces étaient impossibles à détecter.

La nouvelle technique ultrasensible développée par les chercheurs permet désormais de déceler des seuils d'ADN tumoral 20 000 fois inférieur à ce qu'on pouvait détecter auparavant. L'ADN est extrait du liquide biologique et réparti en gouttelettes microscopiques contenant chacune un seul gène cible. À l'aide de molécules fluorescentes, l'ADN sain se distingue de l'ADN tumoral. Un comptage des taches colorées permet ensuite de connaître la concentration en ADN mutant.

"Une réelle avancée technologique"

"C'est une réelle avancée technologique, se réjouit Pierre-Laurent Puig, chercheur à l'Inserm. Mais il faut encore travailler, creuser l'idée". Les équipes ont validé les tests sur un type de gène, le KRAS, dont l'expression favorise la survenue des cancers du poumon et du colon et vont maintenant travailler sur d'autres gènes en lien avec ces deux cancers. "La technique devrait ensuite être applicable à tous", avance Valérie Taly.

Les tumeurs, normalement difficiles à détecter avant l'apparition des premiers signes cliniques, pourraient être diagnostiquées à un stade précoce. La technique permettrait également de détecter les cas de récidive et de choisir le meilleur traitement à appliquer. "On pourra savoir à quel traitement le patient peut résister et à quelle chimiothérapie il sera sensible", explique Valérie Taly.

Après le succès en laboratoire, les chercheurs mettront en place un essai clinique dès cet été. Selon Valérie Taly, la validation sur des échantillons devrait durer de deux à cinq ans. La biologiste du CNRS voit déjà plus loin et vise une généralisation de la technique en clinique d'ici une dizaine d'années.

   LEPOINT.fr  

 

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