REPRISES DE FEU SUSPECTES DANS LES BOIS DE SOYAUX

Ismaël Karroum  4 juin 2011 | Mis à jour | 07h49 

Hier en début d'après-midi, deux nouveaux départs de feu ont touché les bois de Soyaux. Les pompiers sont en alerte. 

Les pompiers ont dû intervenir hier dans une zone reculée du bois des Brandes de Soyaux. Photos Yseult Lassée 

Sur le terrain, les pompiers en sont convaincus: «Autant la deuxième reprise, dans de la tourbe, peut être spontanée, autant la première, ce n'est pas possible. Il y a quelqu'un derrière.» 14h20 hier après-midi. Une colonne de fumée s'échappe à nouveau des bois de Soyaux, dans un coin reculé, derrière le cimetière des Effamiers. Une première équipe de pompiers attaque le feu. Sur la D 1000, par mesure de sécurité, la circulation est interrompue à partir du giratoire de Recoux. Les soldats du feu craignent que l'incendie ne prenne trop de force. Dans le même temps, le long de la route de Périgueux, de nouvelles flammèches. En quelques secondes, elles attaquent un arbre et gagnent du terrain. Une nouvelle équipe de secours intervient.

La circulation est interrompue une dizaine de minutes. Craignant le pire, les gendarmes ont même demandé à leur hélicoptère, qui se dirigeait vers Barbezieux pour une opération routière, de faire un crochet «sur zone» afin de surveiller l'évolution de l'incendie. Derrière les Effamiers, ce sont 800 mètres carrés de végétation qui sont à nouveau partis en fumée. Le long de la route de Périgueux, à peine 45 mètres carrés. Rien de bien méchant. Mais la concomitance des deux départs et le caractère plus que suspect du premier fait planer le spectre d'un pyromane rôdant aux abords d'une forêt déjà meurtrie.

Prudence des enquêteurs

«Pour l'instant, nous ne nous avançons pas. Que ce soit pour la reprise de cet après-midi [hier, NDLR] ou l'incendie de mercredi [100 hectares détruits], nous n'excluons rien. Origine criminelle, accidentelle ou autre, c'est trop tôt pour se prononcer.» Le commissaire William Lliso préfère rester prudent. Ses hommes, ainsi que les gendarmes, ont lancé leurs investigations. Des prélèvements ont encore été effectués hier par les techniciens en identification criminelle.

Les pompiers, eux, continuent de surveiller la forêt et ses cendres. «Nous ne cessons de faire des reconnaissances et humidifions toutes les lisières de l'incendie pour éviter qu'il n'y ait des reprises et que le feu ne se repropage», explique l'adjudant-chef Patrice Ferrer. D'Angoulême, La Couronne, Montbron, Villebois-Lavalette et La Rochefoucauld, ils arpentent la forêt et demeurant en alerte vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ils devraient rester sur le qui-vive encore tout le week-end. La forêt, elle, mettra des années avant de s'en remettre. 

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