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la Cagouille Enchaînée
27 septembre 2011

PRIVÉ - PUBLIC, MÊME COMBAT CONTRE LES SUPPRESSIONS DE POSTES

90% des enseignants du privé présents ce matin devant l'inspection académique à Angoulême n'avaient jamais fait grève auparavant. "Certains de mes élèves m'ont dit 'mais nous n'avez pas le droit de faire grève'", s'amuse Odile Achard, professeur d'Espagnol à Saint-Paul où une vingtaine d'enseignants font grève aujourd'hui. "Ils pensent qu'on est payé par l'école ou leurs parents. On est dans le privé, certes, mais on fait le même métier; on a passé le même concours, à la même heure et répondu aux mêmes questions." Enseignants, tout simplement. Sans banderole ni pancarte.

"Ils sont dans la même merde que nous", confirme Sébastien Goyer, professeur des écoles à Saint-Front.

Valérie Simon, professeur d'Allemand à Saint-Paul, confirme: "Pourquoi on manifeste aujourd'hui? Parce qu'on en a ras-le-bol. on ne peut pas dire que 70 000 postes ne servent à rien. 70 000 postes c'est le nombre de postes supprimés depuis 5 ans". "Il y a également un gros problème de recrutement parce qu'on a fermé beaucoup de postes et que le métier n'est plus vraiment attractif", regrette encore Valérie Simon qui pense pourtant "faire l'un des plus beaux métiers du monde. Vous trouvez normal que l'Etat soit obligé de lancer une campagne de pub pour recruter des enseignants?"

 Odile Achard a donc décidé de participer à sa première manifestation. Sa collège Barbara Mathieu, qui enseigne l'Allemand également à Saint-Paul, avait déjà marché dans les rues en 1984, contre la loi Savary. "Ça devient vraiment difficile. Là, c'est carrément le métier et donc, quelque part le confort de nos élèves en classe, qui sont en danger". Les deux enseignantes s'expliquent en vidéo :

Les enseignants, du public et du privé, sont venus de toute la Charente manifester devant les grilles de l'inspection acamédique à Angoulême. La manifestation a débuté ce matin aux alentours de 10h pour se terminer deux heures plus après avoir déambulé dans les rues de la ville.

A Angoulême, le syndicat UNSA avance le chiffre de 2.000 manifestants devant les grilles de l'inspection académique. La Police en dénombre 700.

Francine Maudet, enseignante en maternelle à Roullet, pense que : "l'école se dégrade à une vitesse incroyable" et se demande si "elle n'a pas fait l'année de trop".

Grève "significative" dans le public, "inédite" dans le privé

Les personnels de l'enseignement public sont de 29 % à 54 % en grève aujourd'hui en primaire et de 22,3 % à 46 % dans le secondaire, selon le ministère et la FSU, tandis que la grève dans l'enseignement privé est "forte" dans ses bastions que sont les académies de Nantes et Rennes.

Signe d'un profond malaise, un front uni des syndicats du public et, fait exceptionnel, du privé, appelle à la grève pour dénoncer la "dégradation" de l'école, l'un des enjeux de la présidentielle de 2012.

Les chiffres du ministère et de la FSU ne concernent que l'enseignement public, le ministère faisant savoir que l'enseignement privé sous contrat n'est pas intégré dans son système d'information et qu'il est sous la responsabilité hiérarchique des évêques et non des recteurs.

Signe d'une situation inédite, le secrétariat de l'enseignement catholique et la Fep-CFDT, premier syndicat du privé, ont assuré à l'AFP n'avoir "aucun outil pour faire le décompte" des grévistes dans le privé, une telle mobilisation y étant très rare. L'enseignant catholique a renvoyé pour cela au Snpefp-CGT, un des cinq syndicats du privé ayant appelé à la grève.

Selon ce syndicat, l'académie de Nantes, première du pays pour le privé, connaît "35 % à 40 % de grévistes" avec plusieurs écoles entièrement fermées, ce qui est "inédit", a déclaré Philippe Legrand.

Et en Bretagne, la mobilisation s'annonce aussi très forte, selon François Le Pennec, un responsable du syndicat Fep-CFDT en Ille-et-Vilaine. Dans ce département, "au moins 14 écoles primaires" privées n'assurent aucun cours, "c'est du complètement nouveau, sans précédent", a-t-il déclaré.

 "C'est normal dans une démocratie", relativise Sarkozy

Nicolas Sarkozy a relativisé lors d'une visite d'une usine de bio-carburants dans l'Oise le mouvement de grève des personnels de l'enseignement public. Signe d'un profond malaise, un front uni des syndicats du public et, fait exceptionnel, du privé, appelle à la grève pour dénoncer la "dégradation" de l'école, l'un des enjeux de la présidentielle de 2012.

"Je sais bien qu'aujourd'hui il y a des contestations, c'est normal dans une démocratie mais les emplois en cause, ce ne sont pas les emplois de la fonction publique, c'est les emplois de l'industrie, de l'entreprise, c'est ceux qui sont exposés à la concurrence", a déclaré le chef de l'Etat, qui s'adressait aux personnels de l'usine Sofiproteol à Venette (Oise).

"Mon devoir de chef de l'Etat est d'abord de penser aux ouvriers, aux salariés et aux cadres qui sont lancés dans la compétition internationale et qui ont besoin du soutien de l'Etat", a ajouté M. Sarkozy.

Selon lui, "les fonctionnaires ont un travail difficile mais ont un statut qui les protège". "Vous, vous êtes exposés", a-t-il lancé aux ouvriers de l'usine. M. Sarkozy a également ironisé sur la promesse socialiste d'un retour à 60 ans de l'âge légal de départ en retraite. "C'est plus discret maintenant" dans l'argumentaire des candidats à la primaire socialiste, a-t-il relevé.

Un profond malaise

Au niveau national, près de 29% (28,89%) des enseignants du primaire et 22,3% des professeurs du secondaire sont en grève mardi contre les 16.000 suppressions de postes à la rentrée et les 14.000 à venir en 2012, selon une estimation du ministère de l'Education nationale diffusée dans la matinée.

Signe d'un profond malaise dans l'Education nationale, un front uni des syndicats du public et, fait exceptionnel, du privé, appelle à la grève pour dénoncer la "dégradation" de l'école, l'un des enjeux de la présidentielle de 2012.

Dans le second degré, les grévistes sont, selon le ministère, 25,57% dans les collèges, 23,29% dans les lycées professionnels et 17,80% dans les lycées généraux et technologiques.

Dans le primaire, l'estimation du ministère est supérieure à celle diffusée vendredi après-midi (20,5%): les enseignants des écoles maternelles et élémentaires devant se déclarer grévistes au moins 48 heures à l'avance, ils avaient donc jusqu'à samedi soir pour le faire.

Côté syndicats, le SNUipp-FSU prévoit 53,75% de grévistes dans le primaire, tandis que le Snes-FSU, principal syndicat des collèges et lycées, annoncera son estimation pour le second degré plus tard dans la matinée.

Les organisations syndicales veulent peser sur le projet de budget 2012 qui passe mercredi en conseil des ministres et prévoit 14.000 suppressions de postes dans l'Education nationale (80.000 au total entre 2007 et 2012), alors que les effectifs des élèves augmentent.

27 septembre 2011 | 10h15 | Mis à jour | 14h14
Anne Kerjean

CHARENTELIBRE.fr

 

 

MANIFESTATION DES ENSEIGNANTS : UN BON MILLIER DANS LES RUES D'ANGOULÊME

Ils étaient 2 000 selon les syndicats, 700 d'après la police.

 

2 000 selon les syndicats, environ 700 d'après la police. Tels sont les chiffres de la manifestations enseignante, ce mardi matin, à Angoulême. Des enseignants  du public et du privé, rejoints par des parents d'élèves de plus en plus inquiets sur le manque de moyens donnés pour l'éducation de leurs enfants, et des lycéens. 

Au centre des inquiétudes : bien évidemment les suppressions de postes, les classes surchargées, des conditions de travail de plus en plus précaires pour des profs souvent obligés de se partager entre plusieurs établissements...

Après un rassemblement devant l'inspection d'académie  sur le Champ-de-Mars, le cortège s'est élancé pour en tour en ville: remontant la rue Hergé, avant de passer par la préfecture, où une motiona été déposée par les syndicats, et l'hôtel de ville.

12h17

SUDOUEST.fr

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