SOYAUX : UN SALON INSOLITE ET HORS DU TEMPS

Le 3e Salon des collectionneurs de Soyaux a tenu ses promesses. Le public a plébiscité Jeannine Decout et sa collection de cannes.

Jeannine Decout connaît l'histoire de chaque canne exposée. Photo CL

Une machine à «culture physique pour les doigts des pianistes et violoncellistes», un piège à doryphore vieux de cent ans, une essoreuse à linge manuelle made in USA de 1880... Un peu plus loin, Michèle Juge et ses canards... Quelques-uns des milliers d'objets présentés le week-end précédent au 3e Salon des collectionneurs, à l'Espace Matisse, à Soyaux. Organisé par l'Amicale du Bourg, présidée par Alain Devautour, le salon a connu un grand succès.

En déambulant, les visiteurs ont pu admirer des miniatures, figurines et autres capsules. Car tout se collectionne ! Plus loin, au détour d'une allée, ils ont aussi pu découvrir les bouillottes et chaufferettes en grès ou en laiton de Francis Grollier. Collectionneur depuis trente-deux ans, il était venu avec 300 pièces: «Cette chaufferette vient d'un galion et date de 1724. Je l'ai récupérée au Canada. Il y a celles des tranchées, de la fin du XVIIe siècle, des écossaises, des hollandaises, du règne de Napoléon... En tout, j'en possède 10.000, je cherche un grand local pour faire un musée.»

Et que dire des coiffes en dentelle de Pierre Legique, collectionneur depuis quarante ans ? «J'en ai 2.000. Du Poitou-Charentes, de Normandie, des grisettes de Niort, des rochelaises, des tulles de Beauvais qui datent de la première moitié du XIXe siècle.»

Mais le stand qui a attiré le plus de curieux est celui de Jeannine Decout, qui accumule les cannes depuis trente-cinq ans. Elle en exposait 200, sur les 950 qu'elle possède. Canne maçonnique, canne en ivoire teintée à l'opium d'un roi africain, canne en jonc de Malaqua de 1803. Cannes en ébène, en os de requin. Canne avec des filigranes d'argent gravés dans le bois, canne d'écrivain avec stylo, crayon et encrier. Cannes de bagnards, de Cayenne. «Mes cannes datent de 1700 à nos jours. Sur celles des bagnards, il y a encore la crasse et le sang. Il y a aussi une canne avec une alvéole pour dissimuler une capsule de poison.»

Une passion qui a remporté l'adhésion du public. A l'issue du salon, Jeannine Decout a été élue par le public et a remporté une corbeille de produits locaux.

Contact: 05.45.94.30.46 ou 05.45.38.32.48.

7 Février 2012 | 04h00
Mis à jour | 08h54 - Marie-Claire NEAUD

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