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la Cagouille Enchaînée
17 novembre 2012

Angoulême - Liberté et démocratie

Jeudi soir, un débat sur le bilan de la révolution tunisienne de 2011 a été organisé.

Pour Mohamed Benkhaled, « quoique réelle, la démocratie tunisienne a les défauts de la jeunesse. »
(Photo Celine Levain/«SO »)

D'après le président de l'Association des Tunisiens de France, Mohamed Benkhaled, « Les Tunisiens n'aiment pas l'expression "Révolution du Jasmin" qu'ils jugent par trop touristique, et préfèrent parler de "Révolution de la dignité". »

C'est donc un débat sur la « Révolution de la dignité » que le Foyer laïque d'éducation permanente (FLEP) de Soyaux a organisé jeudi soir dans la salle des fêtes attenante à la mairie. Près d'une trentaine de personnes ont répondu présent. Un public d'ailleurs très franco-français à la satisfaction des organisateurs qui s'attendaient peut-être à un public exclusivement communautaire.

Une forte demande sociale

Par le jeu des questions/réponses, les deux principaux intervenants, Mohamed Benkhaled et Wahbi Jomaa, professeur de sciences à l'Université de Bordeaux 1, ont abordé plusieurs points. Le premier a concerné la réussite globale de la Révolution dans la mesure où la Tunisie est parvenue à organiser des élections le 23 octobre 2011.

Pourtant, avec 117 partis représentés, le pari n'était pas gagné d'avance. Dix d'entre eux composent désormais l'Assemblée constituante. Trois sont au gouvernement : un parti islamique modéré, un parti de centre gauche, et un parti plus à gauche. L'étape suivante étant l'adoption d'une constitution, actuellement en cours de rédaction.

Au-delà des questions institutionnelles, la demande sociale, première cause de la Révolution, demeure considérable. Certaines régions du pays comptent 53 % de chômeurs. Wahbi Jomaa a regretté que sous l'influence du parti islamique au pouvoir, le débat identitaire, par ailleurs utile, soit utilisé pour éviter d'aborder les problèmes économiques et sociaux face auxquelles le parti en question a peut-être moins de solutions à opposer.

De nombreux intervenants ont souligné les imperfections, encore nombreuses, dans le jeu démocratique tunisien, notamment sur la question du droit des femmes. Pour Wahbi Jomaa, « il faudra encore une dizaine d'années pour que la démocratie tunisienne parvienne à maturité. » Et d'ajouter : « Les Tunisiens ont gagné leur liberté. Parfait. L'enjeu consiste maintenant à aller de la liberté vers la démocratie. » Peut-être un exercice plus difficile encore

Publié le 17/11/2012 à 06h00 - Par Benoît Pommiers

SUDOUEST.fr

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