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la Cagouille Enchaînée
19 juillet 2015

«A mes amis allemands» : DSK qualifie de «diktat» l'accord entre la Grèce et ses créanciers

DSKL'ancien directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn. (Photo Gonzalo Fuentes. Reuters.)

 

VU SUR LE WEB  Dans un billet publié samedi sur Internet, l'ancien directeur du Fonds monétaire international critique les conditions dans lesquelles Berlin a imposé un plan «néfaste» à la Grèce et à l'Europe.

Un «diktat». C’est ainsi que Dominique Strauss-Kahn qualifie l’accord «néfaste» conclu entre la Grèce et ses créanciers, lequel pourrait, selon lui, mener l’Union européenne à sa perte. «Un plan a de bonnes chances d’être mis en œuvre, repoussant, sinon effaçant, les risques de Grexit. Mais les conditions de cet accord, quant à elles, sont proprement effrayantes pour qui croit encore en l’avenir de l’Europe», écrit samedi l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI), dans un billet publié sur Internet dans lequel il constate «le contexte dans lequel ce diktat a eu lieu crée un climat dévastateur» en Europe.

«A compter nos milliards plutôt qu’à les utiliser pour construire, à refuser d’accepter une perte – pourtant évidente – en repoussant toujours un engagement sur la réduction de la dette, à préférer humilier un peuple parce qu’il est incapable de se réformer, à faire passer des ressentiments – pour justifiés qu’ils soient – avant des projets d’avenir, nous tournons le dos à ce que doit être l’Europe, nous tournons le dos à la solidarité citoyenne d’Habermas», écrit Dominique Strauss-Kahn dans ce texte de trois pages adressé à ses «amis allemands», et traduit en trois langues (anglais, allemand, français).

Lui qui, à titre personnel, a plaidé pour un allègement de la dette grecque, accuse également les dirigeants européennes d’avoir voulu «saisir l’occasion d’une victoire idéologique sur un gouvernement d’extrême gauche au prix d’une fragmentation de l’Union»

L’Europe, «c’est une longue histoire, une formation longue de dizaines, de centaines d’années, une succession de douleur parfois, de grandeur bien sûr, et de conflits aussi, entre nous, entre frères européens. […] Je ne sais si nous sommes sortis plus forts de ces épreuves européennes qui ont contribué à modeler l’histoire du monde ; ce dont je suis persuadé en revanche, c’est que nous y avons acquis un penchant particulier pour une société solidaire. […] Aujourd’hui chacun semble l’avoir oublié. Notre modèle européen peut être un modèle pour d’autres peuples qui refusent de se couler dans un moule unique venu d’Outre Atlantique. Mais pour être un modèle, l’Europe doit voir loin, refuser les mesquineries, jouer son rôle dans la mondialisation, en un mot, continuer à façonner l’Histoire», conclut-il. 

L’intégralité du texte de Dominique Strauss-Kahn :

sur Libération.fr

A lire aussi Notre dossier spécial sur la Grèce

 

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